20 Mai - La pêche des rotengles.
Cette semaine, mon attention s'est portée sur les rotengles. En effet, à partir du mois d'avril jusqu'à la fin de l'été et à la faveur du moindre rayon de soleil, il n'est pas rare de voir marauder des rotengles en surface. En bancs ou solitaires, ces poissons sont souvent moucheurs. Avec un materiel et des leurres adaptés, mais aussi avec un minimum de discretion, il est alors possible de pratiquer une pêche à vue très addictive.
Tout d'abord, les leurres. Les rotengles peuvent être très opportunistes et il est arrivé à beaucoup d'en leurrer sans le vouloir, au leurre souple, au petit cranck ou à la cuiller.
Mais pour la pêche qui nous intéresse, c'est encore les petits leurres de surface (imitant un insecte) qui sont les plus adaptés. Depuis 2-3 ans, beaucoup de références sont disponibles sur le marché. A la base destinés au Black-Bass, les fabricants ont réduits la taille de ces leurres pour qu'ils puissent être proposés aux chevesnes de nos rivières.(Woodloose d'Illex, Insecter de Reins, Aiba-Mushi de Tiemco...).
Si ces leurres peuvent convenir pour les rotengles les plus gros, je préfère les concevoir moi-même. Ils ressemblent à ceux que je fais pour le chevesne, mais plus petit. C'est vraiment tout simple: un morceau de leurre souple (corps de l'insecte), traversé par des filaments de silicone, récupérés sur des jupes de spinner.(pattes et ailes).
Le materiel: le poids des leurres étant très faible il vous faudra utiliser une canne la plus light possible avec un scion plutôt souple pour pouvoir "fouetter" le leurre. J'utilise pour ma part une canne "rockfishing" qui est parfaite pour cela.
Le fil devra être le plus fin possible (entre 15 et 20%). J'utilisais au début du nylon, pour ses propriétés (moins dense que l'eau, il flotte), mais j'utilise maintenant du fluorocarbone. D'une part parce qu'il est très discret et d'autre part justement parce qu'il coule!(nous allons y revenir).
Maintenant l'action de pêche: la plupart des rotengles péchés le sont en bordure. Il s'agit alors, une fois repérés (les polarisantes sont indispensables) de les approcher discrétement et de les tenter en étant le plus loin possible. Une fois le leurre propulsé (là encore des gestes trop amples pourraient les effrayer)...., je ne fais rien, aucune animation. Les poissons sont de toute façon attirés par l'impact et s'interresseront à ce qui vient de tomber près d'eux, en esperant que le côté imitatif fasse son petit effet. Concernant les coloris, je n'ai pas encore suffisamment étudié la question mais les tons marrons fonctionnent bien.
Il arrive qu'ils gobent instantanément le leurre. Mais bien souvent, ils s'en approchent et l'observent un moment avant de s'en emparer. C'est là que l'effet "slow sinking" du fluoro (ou de certaines densités de plastiques) peut jouer. Il est en effet fréquent qu'ils prennent l'insecte quand celui-ci commence à couler. Reste trouver le bon "timing" pour le ferrage. Trop tôt, c'est pas encore gobé, trop tard, c'est déjà recraché.
Le combat, pas titanesque non plus, peut être vraiment sympa sur une canne UL surtout quand ils sont logés dans les nénuphars.
Derniére chose, il peut être nécessaire, dans certaines conditions (eau très chargée courant marqué) de claquer le leurre dans l'eau pour attirer l'attention des poissons.